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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 13:21

Le massacre de Curuguaty fut l’élément déclencheur du procès politique fait au président Fernando Lugo. La version officielle selon laquelle les paysans auraient occupé la zone de Marina Cué et ouvert le feu sur les policiers est contestée par une enquête indépendante. Celle-ci aurait trouvé des irrégularités dans l’enquête menée par le ministère public : http://www.scribd.com/doc/110616439/Informe-Curuguaty-PEICC . Cette étude a révélé en outre qu’il n’y a pas de preuves suffisantes de la participation des imputés dans le massacre.

Aujourd'hui, six mois après les évènements, l’enquête officielle n’a guère avancé. Sur les 15 détenus, 5 se trouvent en grève de la faim. Nous vous demandons de faire circuler ce message -une pétition écrite par des organisations sociales- pour le faire parvenir à des organismes, à des instances de renom qui sauraient le diffuser plus largement avant qu’il ne soit trop tard. Vous pouvez la renvoyer, dûment signée, à l’ambassade du Paraguay en France paraguay.ambassade@wanadoo.fr avec copie au Collectif Paraguay collectif.paraguay@gmail.com.

Merci de votre engagement. __________________________________________________________________________________

Par la signature de la présente pétition, nous exigeons la libération immédiate des 12 prisonniers politiques de Curuguaty. Cinq d’entre eux font la grève de la faim depuis 45 jours dans la prison régionale de Coronel Oviedo, réclamant justice et liberté.

Ceux-ci sont victimes de persécutions politiques : ils ont été jugés sans qu’aucune preuve ne justifie leur détention, comme le rapporte la Plateforme d’Étude et d’Investigation des Conflits Paysans (Plataforma de Estudio e Investigación de Conflictos Campesinos (PEICC). Cette organisation mène une enquête indépendante dans la zone de Marina Cué, où 17 personnes ont été tuées le 15 juin dernier.

Les droits humains des personnes emprisonnées à Coronel Oviedo et La Esperanza ont été violés. Elles ont été victimes de tortures physiques et psychologiques, et n’ont reçu ni secours ni assistance médicale adéquate après le massacre, et ne sont toujours pas sûres d’en recevoir.

Les paysans privés de leur liberté sont :

  1. Dolores López

  2. Maria Fani Olmedo Paredes

  3. Ruben Villalba

  4. Felipe Balmori

  5. Arnaldo Quintana Paredes

  6. Adalberto Castro Benítez

  7. Néstor Castro

  1. Lucia Agüero (En grève de la faim)

  2. Alcides Ramírez (En grève de la faim)

  3. Luis Olmedo (En grève de la faim)

  4. Nery Urbina (En grève de la faim)

  5. Juan Carlos Tillería (En grève de la faim)

 

Pour ces raisons, nous exigeons leur libération immédiate.

Nom et Prénom

 

Numéro d’identité

 

Signature

 

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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 19:27

 

09 Novembre 2012
(traduction Michel Taupin)

Yoani Sanchez est devenu un projet contre Cuba épuisé, mais ses créateurs essaient un nouveau moyen de le faire resurgir, cette fois entre les mains de la Société Interaméricaine de Presse (SIP). Il s'agit d'une organisation liée à la Central Intelligence Agency (CIA), dont les proje
ts sont d'attaquer les pays tels que Cuba, le Venezuela, l'Equateur, la Bolivie et le Nicaragua, entre autres, qui sont opposés aux monopoles de l'information.

La désignation de Yoani Sánchez Cordero comme vice-présidente régionale pour Cuba de la SIP montre encore une fois que le but véritable de Washington est de positionner dans l'île une voix au service de l'Empire, qui sera soutenue par plus de 1 300 communications.

Manipulation et désinformation, contrôle absolu de ce qui est diffusé, guerre psychologique, domination totale des réseaux Internet et sociaux, tout un réseau que la CIA matérialise par des organisations écrans telles que la SIP, avec une forte présence dans le monde entier.

Les médias de communication sont une priorité pour l'Agence centrale de renseignement. Ses premières cibles furent les pays européens dans le but d'attaquer l'ancienne URSS. Elle a formé pour cela des centaines de journalistes pour cette opération menée par l'ex directeur de la CIA Allen Dulles en 1953.

Des centaines de directeurs de médias européens ont été contactés par Dulles pour rejoindre les campagnes anti-soviétiques, sans oublier le recrutement et la formation d'agents placés aux plus hauts niveaux de gestion des journaux, de la télévision et des stations de radio de l'époque. Leur mission était de diriger et de conseiller les campagnes médiatiques anticommunistes.

Mais les Etats-Unis avaient besoin d'une méga corporation qui rassemblerait une grande partie de la presse mondiale et la prendre ensuite comme base d'opérations afin d'exercer un contrôle beaucoup plus large sur la diffusion de l'information.

La SIP était précisément ce que cherchait la CIA. C'est une organisation panaméricaine née à La Havane en 1943 après que sa création ait été approuvée au Mexique, un an plus tôt.

Le complot est bientôt en marche. Trois ans plus tard, Jules Dubois et Joshua Powers, employés des services étatsuniens de l'intelligence, se réunissent à Quito, en Équateur, pour «kidnapper» la SIP, en vue d'en faire une filiale de la CIA. Profitant d'une réunion de la Société qui se tenait là-bas, et à laquelle (pour cause) Tom Wallace, autre fonctionnaire du département d'Etat, assistait, ils manœuvrent pour que la prochaine réunion, en 1950, se tienne à New York.

A partir de ce moment, la SIP fut monopolisée par les maîtres des grandes entreprises de presse.

Les magnats des grands médias réussirent donc à s'emparer de la SIP. Depuis lors, son rôle a été d'appuyer les coups d'Etat, les conspirations, de discréditer les gouvernements légitimes dans la région, comme ceux d'Hugo Chavez, d'Evo Morales et de Rafael Correa. Ne pas oublier également son rôle dans l'organisation de la première campagne de désinformation contre la révolution cubaine naissante, centrée sur les procès et les condamnations des criminels de Batista.

Et puis avec l'aide la CIA, arrive à la SIP, Yoani Sanchez, blogueuse pro-yankee qui vient d'ailleurs de provoquer il y a quelques heures, un scandale public dirigé depuis la Section des intérêts américains à La Havane.

L'objectif de ce remue-ménage : avec l'appui de la Maison Blanche, il s'agit de multiplier et soutenir les activités subversives à l'intérieur de l'île, de répandre de fausses informations concernant une prétendue escalade de la répression et pouvoir ainsi justifier le rêve fou d'envahir Cuba.

Claudio Paolillo, président du Comité de la liberté de la presse et d'information de la SIP, a été chargé de proposer à Yoani Sánchez le poste de vice-présidente de cette organisation. Pas plus tard qu'hier, il a déclaré aux journalistes que la blogueuse était «une énorme pierre dans la chaussure du régime cubain."

Combien de temps Yoani Sanchez va-t-elle résister à cette emploi ? S'apercevra-t-elle enfin qu'elle s'est inutilement chargée d'une pierre énorme, qu'elle est devenue l'incarnation contemporaine de Sisyphe, condamné à l'échec éternel ?

   Fontana Yohandry La Havane
Lien vers le blog de Fontana Yohandry
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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 17:45

Santiago du Chili, 5 novembre (RHC-PL) 

 

La Cour d’Appel de Temuco, dans l’Araucanie Chilienne, a révoqué la prison préventive  dictée contre deux des quatre prisonniers mapuches qui ont réalisé une grève de la faim pendant deux mois.

La Cour a considéré qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves contre Rodrigo et Erick Montoya, qui ont été assignés à résidence  le temps que durera l’enquête en vue d’un  futur procès oral.

Les prisonniers libérés étaient détenus dans la prison d’Angol, accusés d’une tentative d’homicide contre un Carabinier.

La presse chilienne a rappelé que le 25 octobre dernier Rodrigo et Erick Montoya, avec Paulino Levipan et Daniel Levinao ont mis fin a une grève de la faim de 60 jours après que la Cour Suprême ait accédé à certaines revendications des prisonniers.

 

 

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 17:33

Par María Josefina Arce

Le gouvernement de Federico Franco, issu  de la violation, en juin dernier de l’ordre constitutionnel au Paraguay, est en train d’appliquer une politique anti- populaire basée sur la remise des ressources naturelles à des transnationales étrangères.

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Quelques jours après avoir usurpé le pouvoir au moyen d’un coup d’Etat parlementaire contre le président élu démocratiquement dans les urnes, Fernando Lugo, le cabinet de Franco a repris les conversations avec la transnationale canadienne Río Tinto Alcay, la plus importante entreprise canadienne de traitement d’aluminium, et la troisième à niveau mondial, présente dans 65 pays du monde et qui voudrait maintenant s’installer sur le territoire de cette nation sud-américaine.

La société paraguayenne accuse cette entreprise canadienne de vouloir s’approprier l’eau et l’énergie produite par la centrale hydroélectrique d’Itaipu.

Río Tinto Alcay, avec l’appui ouvert  de Franco, prétend faire construire sur le territoire paraguayen une énorme usine de fabrication d’aluminium, à laquelle  le gouvernement allouerait l’électricité nécessaire, ce qui  équivaut à 50% de la consommation du pays.

Franco cherche à réduire l’énergie qui doit être fournie au Brésil par la Centrale hydroélectrique binationale, en vertu d’un accord souscrit par les deux nations pour pouvoir ainsi être en mesure de répondre aux besoins en énergie et en eau de la firme canadienne, pour le fonctionnement de l’usine d’aluminium.

L’opération  proposée par Río Tinto et acceptée en principe par Asunción malgré l’opposition de plusieurs secteurs sociaux permettrait à la multinationale de profiter des bénéfices fiscaux  octroyés par la loi paraguayenne aux entreprises, ce qui leur permet de payer moins d’impôts.

Les analystes s’accordent à signaler que cette affaire avec la transnationale coûtera au peuple paraguayen quelque 14 milliards  de dollars durant les 20 premières années.

Mais la politique de vente  des ressources du Paraguay, menée par Franco va plus loin.  Il a été annoncé publiquement que des entreprises étasuniennes commenceront en décembre prochain l’exploitation de pétrole dans la région du Chaco.

Le gouvernement a également donné le feu vert  à l’entrée dans le pays des semences transgéniques  produites par l’entreprise Monsato, présente dans plus de 100 pays et connue pour son appropriation des ressources naturelles de ces nations et pour les dommages causés à l’environnement.

La réalité est que la destitution de Fernando Lugo, orchestrée par l’oligarchie paraguayenne, n’a pas seulement signifié la perte des conquêtes sociales, mais aussi la perte de la souveraineté nationale.

 

Le gouvernement de Franco, désireux d’augmenter ses profits personnels, est en train de  vendre au plus offrant les ressources naturelles du pays au détriment des intérêts de tout un peuple.

 

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 21:13

Hoy volvieron a llenarse las aulas de Santiago de Cuba

Por Liliet Moreno Salas

 

5 Noviembre 2012   
Les cours scolaires ont repris après le passage de l'ouragan Sandy.
Escuela. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate

 

Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.

 

 

Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.
Reinicio del curso escolar en Santiago de Cuba, tras el paso del Huracan Sandy. Foto: Ismael Francisco/Cubadebate.

article complet en espagnol ici : cubadebate

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 20:50

 

Caracas, 3 novembre, (RHC).- Le gouvernement vénézuélien a créé un pont aérien avec Cuba pour faire parvenir à notre pays, sérieusement affecté par le passage de l’ouragan Sandy, des médicaments, des matériaux de construction et d’autres ressources pour subvenir aux besoins les plus urgents de la population face aux dégâts causés par cet ouragan.

Demis Porras, vice ministre des Affaires étrangères du Venezuela a fait référence à la durée de ce pont, dans des déclarations depuis l’aéroport de Maiquetía.

« Le temps nécessaire pour transporter l’aide nécessaire.

C’est un symbole de la solidarité que nous sommes en train de construire avec les Caraïbes. Une commission de haut niveau de notre gouvernement formée de Rafael Ramires, d’autres ministres et techniciens s’est rendue à Cuba pour dialoguer avec les autorités et avoir une idée plus précise des besoins du peuple cubain, pour accompagner le gouvernement cubain dans l’effort exceptionnel qu’il réalise pour résoudre cette situation dramatique. »

Il a annoncé qu’un cargo partira cette fin de semaine du Venezuela chargé d’équipements lourds destinés à des tâches de la construction, au déblaiement des décombres et les travaux de reconstruction.

 

ayuda-solidaria-desde-venezuela-150x125

 

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le-Venezuela-tend-un-pont-humanitaire-avec-santiago-de-Cuba

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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 21:25
Salim Lamrani
Opera Mundi 
 
            Suite à la réforme de la politique migratoire à Cuba, les habitants de l’île n’auront plus besoin d’autorisation des autorités pour voyager à l’étranger. De la même manière, les Cubains pourront rester 24 mois consécutifs hors du territoire national et même prolonger leur séjour.
 
            A partir du 14 janvier 2013, une nouvelle politique migratoire entrera en vigueur à Cuba. Longtemps attendue, cette réforme, qui répond à une aspiration de la population, facilitera les voyages à l’étranger pour les Cubains. Ces derniers n’auront plus besoin de la fameuse « Carte blanche », autorisation de sortie du territoire délivrée par les autorités, d’un montant de 150 dollars. De la même manière, il ne sera plus nécessaire d’obtenir une « lettre d’invitation » (200 dollars) de la part d’un ressortissant étranger pour quitter le pays[1].
            Désormais, pour voyager à l’étranger, les Cubains nécessiteront simplement un passeport (valable 6 ans) au prix de 100 pesos cubains (4€), un visa du pays d’accueil et les ressources financières pour découvrir le monde pendant deux ans, sans autre formalité, contre 11 mois auparavant. Au-delà de ce délai de 24 mois, les personnes souhaitant prolonger leur séjour hors du territoire national, pourront le faire auprès du consulat local. Elles pourront également rentrer à Cuba et repartir pour un autre séjour d’une durée similaire, renouvelable indéfiniment[2]
 
Une politique migratoire historiquement liée à la politique étrangère des Etats-Unis
 
            Contrairement à une idée reçue, l’autorisation de sortie du territoire n’a pas été instaurée par le gouvernement révolutionnaire en 1959. En effet, comme le rappelle Max Lesnik, directeur de Radio Miami, elle date de 1954 et avait été mise en place par le régime militaire de Fulgencio Batista. Cette disposition avait été maintenue lors de l’arrivée au pouvoir de Fidel Castro pour limiter, entre autres, la fuite des cerveaux à destination des Etats-Unis[3].
            En effet, dès le triomphe de la Révolution, les Etats-Unis ont utilisé le phénomène migratoire comme outil pour déstabiliser Cuba, en accueillant dans un premier temps les criminels de guerre et les dignitaires corrompus de l’ancien régime, mais également en favorisant la fuite des cerveaux. Ainsi, en 1959, Cuba comptait 6 286 médecins. Parmi ces derniers, 3 000 avaient choisi de quitter le pays pour se rendre aux Etats-Unis, attirés par les opportunités professionnelles que leur offrait Washington. Au nom de la guerre politique et idéologique qui l’opposait au nouveau gouvernement de Fidel Castro, l’administration Eisenhower avait décidé de vider la nation de son capital humain, au point de créer une grave crise sanitaire[4].
            A ce sujet, le personnel hautement qualifié candidat à l’émigration devra en revanche obtenir une autorisation des autorités migratoires. Le Décret-loi 302 prévoit ce type de restrictions pour « préserver la force de travail qualifiée pour le développement économique, social et scientifico-technique du pays, ainsi que pour la sécurité et la protection de l’information officielle[5] ».
Les médecins sont particulièrement concernés. En effet, depuis 2006, le Programme médical cubain (CMPP) établi par l’administration Bush et maintenu par Barack Obama, est destiné à amener les médecins cubains en mission à l’étranger à abandonner leur poste, en leur offrant la perspective d’exercer leur profession aux Etats-Unis, privant la nation cubaine d’un précieux capital humain[6]. A ce jour, plusieurs centaines de médecins cubains, notamment en poste au Venezuela, se sont laissé tenter par l’offre[7].
            Cette politique s’inscrit dans la guerre économique que les Etats-Unis mènent contre Cuba depuis 1960, avec l’imposition de sanctions extrêmement sévères – à la fois rétroactives et extraterritoriales, donc contraires au droit international – qui affectent toutes les catégories de la société cubaine, en particulier les plus vulnérables. En effet, les services médicaux dispensés par les médecins cubains hors des frontières nationales constituent la première source de revenus de la nation, bien avant le tourisme, les transferts d’argents de la communauté cubaine de l’étranger ou le nickel[8].
            Du côté des Etats-Unis, le Département d’Etat n’a pas manqué de critiquer les restrictions imposées, entre autres, aux professionnels de la santé, pour contrer la politique étasunienne destinée à priver Cuba de ses meilleurs éléments, au nom du conflit qui oppose les deux nations depuis plus d’un demi-siècle. Victoria Nuland, porte-parole de la diplomatie étasunienne, a réagi à ce propos : « Nous devons signaler que le gouvernement cubain n’a pas levé les mesures actuellement en vigueur pour préserver ce qu’il qualifie de ‘capital humain’ créé par la Révolution », a-t-elle rappelé[9].
            De la même manière, Nuland a déclaré que la politique migratoire des Etats-Unis vis-à-vis de Cuba ne serait pas modifiée et que la loi d’Ajustement cubain serait maintenue, tout en demandant aux Cubains « de ne pas risquer leur vie[10] », en traversant illégalement le détroit de Floride. Néanmoins, Nuland n’échappe pas à la contradiction. En effet, selon cette législation, unique au monde, adoptée par le Congrès étasunien le 2 novembre 1966, tout Cubain entrant légalement ou illégalement aux Etats-Unis, pacifiquement ou par la violence, le 1er janvier 1959 ou après, obtient automatiquement au bout d’un an le statut de résident permanent et diverses aides sociales[11].
Cette loi, dénoncée par Havane, constitue un formidable outil d’incitation à l’émigration pour les Cubains et prive la nation d’une partie de sa population active et qualifiée. En même temps, elle oblige les Cubains à risquer leur vie en traversant illégalement et dans des conditions précaires le Détroit de Floride. En effet, au lieu d’accorder un visa à tout candidat à l’émigration, ce qui répondrait pleinement à la philosophie de la loi d’Ajustement cubain, les Etats-Unis limitent leur nombre à 20 000 par an, conformément aux accords signés avec La Havane en 1994[12]. Dans le même temps, Washington refuse d’abroger la loi d’Ajustement cubain qui permet aux Cubains de s’installer définitivement aux Etats-Unis sans nécessiter de visa.
 
Une nouvelle ère pour les Cubains
 
            La réforme de la politique migratoire offre aux Cubains une plus grande liberté pour voyager à l’étranger, même si, contrairement à une idée reçue, entre 2000 et le 31 août 2012, sur un total de 941 953 demandes d’autorisation de sortie du territoire, 99,4% ont été satisfaites. Seules 0,6% des personnes se sont vu refuser un voyage. De la même manière, il n’existe pas de propension particulière des Cubains à émigrer. En effet, l’immense majorité des Cubains qui voyagent à l’étranger choisissent de rentrer au pays. Ainsi, sur les 941 953 personnes ayant quitté le territoire national entre 2000 et 2012, seules 12,8% ont choisi de s’établir à l’étranger, contre 87,2% qui sont revenues à Cuba[13].
Par ailleurs, il sera également plus facile pour les Cubains de revenir dans leur pays d’origine. En effet, le permis d’entrée, adopté en 1961 pour des raisons de sécurité nationale, à une époque où les exilés cubains sous contrôle de la CIA multipliaient les actes de terrorisme et de sabotage dans l’île, et où l’immense majorité des candidats au départ étaient motivés par des raisons politiques, sera supprimé[14].
Désormais, la plupart des cubains vivant à l’étranger ne sont pas des exilés hostiles mais des émigrés dits économiques, qui aspirent à des relations normales et apaisées avec leur pays d’origine. Ces derniers pourront également rentrer dans l’île autant de fois qu’ils le souhaitent, comme c’était le cas auparavant, mais désormais sans devoir passer par des démarches administratives obsolètes.
Par ailleurs, la seule catégorie de Cubains qui n’est pas encore autorisée à rentrer dans son pays d’origine –  les dénommés « balseros », qui ont quitté le territoire national au début des années 1990 en pleine « Période spéciale », étape qui suivit la disparition de l’Union soviétique et marquée par de graves difficultés économiques à Cuba, dans un contexte de recrudescence de l’hostilité des Etats-Unis – pourront désormais rentrer dans l’île. Il en sera de même pour les médecins et sportifs de haut niveau ayant choisi de quitter le pays lors d’un séjour à l’étranger. Les derniers obstacles administratifs empêchant le retour de ces émigrés seront levés en janvier 2013[15].
 
La réforme migratoire qui entrera en vigueur le 14 janvier 2013 répond à une aspiration nationale des Cubains, lesquels souhaitent édifier une société plus ouverte, avec moins de restrictions, et disposer d’une plus grande liberté de voyager. Elle s’inscrit dans le processus de profonds changements économiques initiés en 2010, qui donnent la possibilité aux Cubains de posséder leur propre commerce. En effet, de nombreux Cubains souhaitent émigrer temporairement à l’étranger, réunir les fonds nécessaires et retourner à Cuba pour y établir un petit commerce. Depuis 2010, chaque année, près de 1 000 Cubains installés à l’étranger choisissent de rentrer au pays et de s’établir de façon définitive dans l’île. La nouvelle politique migratoire met fin des obstacles bureaucratiques inutiles et permet de normaliser peu à peu les relations entre la nation cubaine et son émigration.[16].
 
Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris Sorbonne-Paris IV, Salim Lamrani est Maître de conférences à l’Université de la Réunion, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.
Son dernier ouvrage s’intitule État de siège. Les sanctions économiques des Etats-Unis contre Cuba, Paris, Éditions Estrella, 2011 (prologue de Wayne S. Smith et préface de Paul Estrade).
 


[1] Decreto-Ley n°302, 16 octobre 2012. http://www.prensa-latina.cu/Dossiers/ley-migratoria_cuba_2012.pdf (site consulté le 21 octobre 2012).
[2] Ibid. ; Dirección de Inmigración y Extranjería, , « Información útil sobre trámites migratorios », Ministerio de Interior de la República de Cuba, octobre 2012.
[3] Max Lesnik, « Adiós la ‘Tarjeta Blanca’ », Radio Miami, 16 octobre 2012.
[4]Elizabeth Newhouse, « Disaster Medicine : U.S. Doctors Examine Cuba’s Approach », Center for International Policy, 9 juillet 2012. http://www.ciponline.org/research/html/disaster-medicine-us-doctors-examine-cubas-approach (site consulté le 18 juillet 2012).
[5] Decreto-Ley n°302, op. cit.
[6] United States Department of State, « Cuban Medical Professional Parole Program », 26 janvier 2009. http://www.state.gov/p/wha/rls/fs/2009/115414.htm (site consulté le 21 octobre 2012).
[7] Andrés Martínez Casares, « Cuba Tales Lead Role in Haiti’s Cholera Fight », The New York Times, 7 novembre 2011.
[8] Salim Lamrani, Etat de siège. Les sanctions économiques des Etats-Unis contre Cuba, Paris, Editions Estrella, 2011.
[9] Agence France Presse, « EEUU saluda flexibilización de la política migratoria en Cuba », 16 octobre 2012.
[10] Juan O. Tamayo, « Cuba cambia las reglas migratorias y elimina el permiso de salida », El Nuevo Herald, 16 octobre 2012.
[11] United States Department of State, « Cuban Adjustment Act », 2 novembre 1966. http://www.state.gov/www/regions/wha/cuba/publiclaw_89-732.html (site consulté le 21 octobre 2012).
[12] Ruth Ellen Wasen, « Cuban Migration to the United States : Policy and Trends », United States Congress, 2 juin 2009. http://www.fas.org/sgp/crs/row/R40566.pdf (site consulté le 21 octobre 2012).
[13] Cuba Debate, « Cuba seguirá apostando por una emigración legal, ordenada y segura », 25 octobre 2012.
[14] Decreto-Ley n°302, op. cit.
[15] Max Lesnik, « ¿Y los ‘Balseros’ qué? », Radio Miami, 16 octobre 2012. Cuba Debate, « Cuba seguirá apostando por una emigración legal, ordenada y segura », op.cit.
[16] Fernando Ravsberg, « Finalmente llega la reforma migratoria », BBC Mundo, 18 octobre 2012.

 

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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 20:16

Vendredi 2 novembre 2012

 

Filière 3 : Pistes pour une France internationaliste

Venezuela : après la réélection de Hugo Chavez, trois enseignements peuvent être tirés :

- Au plan national, la poursuite du processus de transformation sociale et socialiste

- Au plan régional, la poursuite de la confortation des alliances progressistes en Amérique Latine et avec la Caraïbe

- Au plan international, la construction multipolaire, la coopération Sud/Sud et la résistance aux impérialismes


Une vidéo des interventions sera prochainement en ligne, sur le site du M'PEP.


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          De gauche à droite :

          Viviane RISSER, porte-parole du M'PEP 38

          Jean ORTIZ, universitaire spécialiste de l'Amérique du Sud et de la guerre d'Espagne

          Farid FERNANDEZ, conseiller à l'ambassade du Vénézuela à Paris

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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 19:26

Santiago de Cuba après le passage de l'ouragan Sandy !
Un des quartiers dévastés,
« Avec le peuple cubain, victime de l’ouragan ». Adressez vos dons à Cuba Si France, Opération Sandy, 94, bld Blanqui, 75013 Paris.

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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 15:09

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Urgent : solidarité avec Cuba
L’ouragan « Sandy » qui vient de balayer le sud-est de Cuba a semé mort et désolation. Malgré les dispositions prises par les autorités avec notamment l’évacuation de 55.000 habitants, les vents dépassant 180 km/h et les pluies diluviennes ont provoqué, selon un bilan provisoire, la mort de 9 personnes à Santiago de Cuba et 2 à Guantanamo.
Des centaines de maisons ont été détruites. Des champs de canne à sucre et d’autres cultures ont été écrasés par les vents. Des inondations sont signalées en plusieurs endroits de la région alors que des vagues énormes ravagent le littoral et ont fait monter de deux mètres le niveau de la mer, signalent des observateurs.
Pas une minute à perdre. La solidarité avec le peuple cubain, particulièrement avec les habitants du sud-est de l’île, doit être rapide et efficace. Cuba Si se met immédiatement en relation avec ses partenaires cubains et lance une grande souscription : « Avec le peuple cubain, victime de l’ouragan ».
Adressez vos dons à Cuba Si France, 94, bld Blanqui, 75013 Paris.
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Qui Sommes-Nous?

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  • : Le M'PEP (Mouvement Politique d'Emancipation Populaire) revendique la souveraineté nationale, condition d'une politique internationaliste basée sur la coopération entre les Etats. Le M'PEP 74 s'intéresse aux processus politiques en Amérique latine. Ses colloques s'appuient sur la réflexion de Sylvie Carrasco, professeure d'espagnol qui a traversé ces pays à la rencontre de leurs peuples. Appréciez les évolutions de l'Amérique latine n'en déplaise aux zélateurs de l'Empire !
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