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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 21:54
Notre colloque 2013 se tient dans une situation particulière, la disparition d’Hugo Chavez et de nouvelles élections au Venezuela dont nous connaîtrons le résultat lorsque se tiendra notre rencontre. Ces évènements surviennent quelques mois  après la réélection de Rafael Correa en Equateur. Comme toute l’Amérique latine  l’Equateur a été le terrain d’expérimentation du capitalisme financier. Aujourd’hui, ces « pays parlent de la longue et triste nuit néolibérale ». On pourrait penser que la terre tourne et que cette nuit envahit maintenant nos Etats.  Le processus politique engagé dans un certain nombre de pays de l’Amérique latine ne nous sert pas de modèle, mais il doit nous  permettre de penser que les dettes ne sont pas à la charge des peuples et que libéralisme n’est pas la seule recette politique. Ces processus d’émancipations doivent nous permettre de penser que nous pouvons reconquérir notre souveraineté populaire.
Les interventions  de nos invités et les débats de ce 3me  colloque nous permettront certainement de reprendre confiance dans les luttes à mener ici comme là-bas.

 


Programme de notre 3ème colloque

 

"Dette et reconquête"

 

Samedi 20 avril 2013

Salle Yvette Martinet à Annecy

 

14h30 : accueil

15 h : Introduction du colloque : Sylvie Carrasco

16h : Intervention de Ramiro Noriega, attaché culturel de l’ambassade de l’Equateur

sur le processus politique équatorien

 

17h30 : pause

18 h : Franck Gaudichaud : les émancipations en Amérique latine

19h- 20h30 : pause repas collation sur place

20h30 : Retour sur les évolutions en Amérique latine et les colloques précédents

Débat réponses aux Questions suite aux interventions

 

 

 

 

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 07:41

3 avril 2013

Le Forum de Sao Paulo, organisation qui réunit les 96 principaux partis de la gauche latino-américaine et des Caraïbes vient d’organiser au Venezuela une réunion spéciale.

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Le chancelier Elías Jaua et le Président par intérim Nicolas Maduro reçoivent l’hommage du Forum de Sao Paulo à Hugo Chavez. Caracas, avril 2013.

Comme l’explique son secrétaire exécutif, le brésilien Valter Pomar (Parti des Travailleurs) il s’agit de «rendre hommage à Hugo Chavez que nous considérons comme un héros de toute l’Amérique Latine, et de manifester l’appui de la gauche latino-américaine et des Caraïbes à la candidature présidentielle de Nicolas Maduro.

Premièrement parce que le Venezuela joue un rôle essentiel dans l’intégration latino-américaine et que ce serait un désastre s’il y avait un changement de direction du Venezuela, un désastre pour nous, les autres pays d’Amérique Latine et des Caraïbes. Il est erroné, par exemple, de croire que le Brésil est un pays tellement grand qu’il peut survivre tout seul. La position du gouvernement brésilien depuis l’élection de Lula en 2003 est que le Brésil a un potentiel international dans la mesure où il agit de manière unitaire avec le reste du continent, et c’est pourquoi le gouvernement de Dilma Roussef, comme celui de Lula, apporte sa totale solidarité au Venezuela bolivarien.

Deuxièmement il s’agit de dire clairement, en tant qu’organisation de la gauche latino-américaine et caraïbe, que nous nous identifions au programme politique, social et économique de la révolution bolivarienne initié par Hugo Chavez et que continuera Nicolas Maduro, que nous comprenons, nous nous solidarisons avec ce programme qui nous est commun.

L’erreur de la droite est de penser que l’histoire est faite par les princes, les héros, par les individus et que dans le cas du Venezuela la disparition physique d’un grand leader comme Chavez va interrompre le processus. Ce processus ne va pas s’arrêter, ni au Venezuela ni dans le reste du continent, parce qu’il est porté par des millions de personnes. »

L’ex-président Lula a envoyé un message vidéo diffusé lors de la réunion du Forum de Sao Paulo à Caracas:

 

«Amies, amis, je fus un grand ami de Hugo Chavez. Ensemble nous avons lutté en faveur des opprimés de l’Amérique Latine. Dans cette lutte j’ai connu Nicolas Maduro qui m’a surpris dès le premier instant par sa compétence, par son amour de son peuple et principalement pour sa grande affinité avec la pensée de Hugo Chavez. Particulièrement en ce qui concerne la défense des pauvres. Sans vouloir intervenir dans les affaires intérieures du Venezuela je ne peux  m’empêcher d’offrir mon témoignage sincère : Maduro président incarnera le Venezuela dont Chavez a rêvé.»

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Pour le diplomate et professeur universitaire brésilien Samuel Pinheiro Guimarães (photo), ex-Secrétaire Général  des Relations Extérieures du Brésil (2003-2009), Ministre des Affaires Stratégiques de Lula (2009-2010), avant d’être nommé Haut Représentant du Marché Commun du Sud (Mercosur) (2011-2012), «le président Chavez a réussi une véritable transformation du Venezuela. C’était un pays traditionnellement lié aux États-Unis, extrêmement dépendant de leur économie et de leur politique et le président Chavez a transformé cette situation dans différents secteurs. A commencer par la réalisation d’un gouvernement extrêmement démocratique – au point que Lula a parlé d’un excès de démocratie.

«Chavez s’est soumis à 16 scrutins et en a perdu un, il a respecté tous les résultats, ces scrutins furent suivis par des dizaines d’observateurs internationaux, européens, états-uniens, sans preuve de la moindre fraude. Deuxièmement, sous son mandat, il y a eu une grande liberté critique pour les journaux, les télévisions, etc.. et beaucoup d’espace pour critiquer le gouvernement. Jamais un journaliste n’a été emprisonné pour avoir exercé le droit d’informer. (1)

«Dans le domaine politique, on observe une augmentation et un approfondissement de la participation du peuple vénézuélien, notamment par l’introduction dans la Constitution, ratifiée par un référendum populaire, d’un dispositif d’une grande importance: le référendum révocatoire. Chavez s’y est soumis lui-même et a remporté ce scrutin. On n’observe pas un tel degré de démocratie dans les autres pays. Dans la plupart d’entre eux, une fois élus, les hommes politiques sont libres de faire ce qu’ils veulent, pendant toute la durée de son mandat. Alors qu’ici, avec ce système, la population est en mesure de révoquer le mandat de l’exécutif, d’un président, d’un gouverneur, d’un maire etc… Ces transformations ont conduit à une plus grande participation populaire que dans les autres pays d’Amérique Latine.» (2)

Traduction : Thierry Deronne

Notes :

(1) Lire http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-12-14-Medias-et-Venezuela

(2) Lire l’interview complète (portugais) de Samuel Pinheiro Guimarães : ‘Participação do povo sob Chávez foi muito maior que nos demais países da América Latina’ http://www.correiocidadania.com.br/index.php?option=com_content&view=article&id=8228:manchete290313&catid=34:manchete

Membres du Forum de São Paulo, ordonnés par pays :

Argentine

1. Frente Grande - www.frentegrande.org.ar
2. Frente Transversal Nacional y Popular - www.frentetransversal.org.ar
3. Movimiento Evita - www.movimiento-evita.org.ar
4. Movimiento Libres del Sur - www.libresdelsur.org.ar
5. Partido Comunista

6. Partido Comunista – Congreso Extraordinario
7. Partido Humanista
8. Partido Intransigente
9. Partido Obrero Revolucionario-Posadista
10. Partido Socialista
11. Partido Solidario - www.partidosolidario.org.ar
12. Unión de Militantes por el Socialismo - www.uniondemilitantes.org.ar

Aruba
1. Partido Red Democrática

Bolivie
1. Movimiento al Socialismo

2. Movimiento Bolivia Libre
3. Partido Comunista de Bolivia

Brésil
1. Partido Democrático Trabalhista - www.pdt.org.br
2. Partido Comunista del Brasil - www.pcdob.org.br
3. Partido Comunista Brasileiro - www.pcb.org.br
4. Partido Patria Libre - www.partidopatrialivre.org.br
5. Partido Popular Socialista - www.pps.org.br
6. Partido Socialista Brasileiro - www.psb.org.br
7. Partido de los Trabajadores - www.pt.org.br

Chili
1. Izquierda Cristiana

2. Movimiento Amplio Social
3. Movimiento de Izquierda Revolucionaria
4. Partido Comunista - www.pcchile.cl
5. Partido Humanista - www.partidohumanista.cl

6. Partido Socialista

Colombie
1. Polo Democrático Alternativo - www.polodemocratico.org
2. Presentes por el Socialismo

3. Partido Comunista Colombiano - www.pacocol.org

Costa Rica
1. Partido Frente Amplio - www.frenteamplio.org
2. Partido Vanguardia Popular – Partido Comunista

Cuba
1. Partido Comunista de Cuba - www.pcc.cu

Curazao
1. Partido Pueblo Soberano

Equateur
1. Movimiento de Unidad Plurinacional Pachakutik – Nuevo País

2. Movimiento Alianza PAIS - www.movimientoalianzapais.com.ec
3. Movimiento Popular Democrático
4. Partido Comunista del Ecuador
5. Partido Comunista Marxista-Leninista del Ecuador
6. Partido Socialista-Frente Amplio

El Salvador
1. Frente Farabundo Martí para la Liberación Nacional - www.fmln.org.sv

Guatemala
1. Alianza Nueva Nación

2. Movimiento Político Winaq
3. Unidad Revolucionaria Nacional Guatemalteca - www.urng-maiz.org.gt

Haïti
1. Organización del Pueblo en Lucha

Honduras
1. Frente Nacional de Resistencia Popular - www.resistenciahonduras.net

Martinique
1. Partido Comunista por la Independencia y el Socialismo

2. Consejo Nacional de Comités Populares - www.m-apal.com

Mexique
1. Partido de los Comunistas Mexicanos

2. Partido Comunista de México
3. Partido de la Revolución Democrática
4. Partido del Trabajo

Nicaragua
1. Frente Sandinista de Liberación Nacional

Panama
1. Partido del Pueblo

2. Partido Revolucionario Democrático

Paraguay
1. Partido Popular Tekojoja

2. Partido Convergencia Popular Socialista - www.convergenciapopular.blogspot.com.br
3. Partido Comunista Paraguayo

4. Partido del Movimiento al Socialismo - www.pmas.org.py
5. Partido País Solidario

Pérou
1. Partido Comunista del Perú-Patria Roja

2. Partido Comunista Peruano
3. Partido Nacionalista del Perú
4. Partido Socialista del Perú

Puerto Rico
1. Frente Socialista - www.frentesocialistapr.org
2. Movimiento Independentista Nacional Hostosiano - www .minhpuertorico.org

3. Partido Nacionalista de Puerto Rico - www.partidonacionalistapuertorico.blogspot.com.br

République Dominicaine
1. Alianza por la Democracia

2. Fuerza de la Revolución
3. Movimiento Izquierda Unida
4. Partido Comunista del Trabajo
5. Partido de la Liberación Dominicana
6. Partido de los Trabajadores Dominicanos
7. Partido Revolucionario Dominicano

Trinidad et Tobago
1. Movimiento por la Justicia Social

Uruguay
1. Asamblea Uruguay

2. Compromiso Frenteamplista
3. Frente Amplio
4. Movimiento 26 de marzo
5. Movimiento de Liberación Nacional Tupamaros
6. Movimiento de Participación Popular
7. Movimiento Popular Frenteamplista
8. Partido Comunista del Uruguay
9. Partido Obrero Revolucionario Troskista-Posadista
10. Partido por la Victoria del Pueblo
11. Partido Socialista de los Trabajadores
12. Partido Socialista del Uruguay
13. Vertiente Artiguista

Venezuela
1. Liga Socialista

2. Movimiento Electoral del Pueblo
3. Partido Comunista de Venezuela
4. Partido Socialista Unificado de Venezuela www.psuv.org.ve

5. Patria para Todos http://www.patriaparatodos.com.ve/

Logo-XIX-Encuentro-Foro-de-SP

URL de cet article : http://venezuelainfos.wordpress.com/2013/04/03/la-participation-populaire-sous-chavez-fut-beaucoup-plus-grande-que-dans-les-autres-pays-damerique-latine/

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 18:26

26 mars 2013

Le Chancelier uruguayen Almagro et le Président vénézuélien Maduro à Caracas, le 26 mars 2013.

Le Chancelier uruguayen Almagro et le Président vénézuélien Maduro à Caracas, le 26 mars 2013.

Parallèlement à la mobilisation populaire pour l’élection présidentielle du 14 avril 2013, le gouvernement bolivarien poursuit la réalisation de la politique extérieure lancée par le président Chavez.

Le 24 mars 2013 le président par interim Maduro a ratifié un mécanisme d’échange et de complémentarité économique entre les pays membres de l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (Alba-TCP) et le Marché Commun du Sud (Mercosur), accord qui laissse la porte ouverte à l’adhésion de nouveaux pays. Maduro, qui fut ministre des affaires étrangères de Chavez durant plus de six ans (2006-2013) explique qu’il s’agit d’une «grande alliance économique, financière, technologique et commerciale entre ce puissant moteur qu’est le MERCOSUR duquel le Venezuela est déjà membre à part entière, et les nouvelles zones économiques de l’ALBA et de Petrocaribe. Il faut également accélérer la mise en fonctionnement de la Banque du Sud». Le 28 juin prochain le Venezuela assumera la présidence pro tempore du Mercosur, troisième marché mondial.

Le même jour à Caracas, le chancelier uruguayen Luis Almagro a signé de nouveaux accords de coopération avec le Président Maduro, ainsi que l’adhésion de son pays à la nouvelle unité monétaire latino-américaine – le SUCRE. Ce «Système Unitaire de Compensation gionale», créé à l’initiative du Venezuela, a été adopté en novembre 2008 par les pays membres de l’ALBA pour remplacer le dollar US dans le commerce inter-régional. En février le Nicaragua et le Venezuela ont effectué leurs premières transactions via ce système de paiement pour un montant de 25 milliards de Sucres, équivalents à 31.2 millions de dollars (1). Pour l’uruguayen Luis Almagro, «ces accords permettront de faire croître le commerce entre le Venezuela et l’Uruguay de 30%. Nous sortons des fonds baptismaux du Mercosur, de l’ALBA, du Pacte Andin, nous devenons chaque jour un peu plus latino-américains». (2)

« La paix en Colombie était le rêve de Chavez. Que n’a-t-il fait pour la Colombie, combien d’infamies n’a-t-il subies pour son amour et son respect de la Colombie. Nous renouvelons au président Juan Manuel Santos, aux FARC, notre engagement, en privé ou en public, en faveur du processus de paix en Colombie, car cette paix est celle de notre patrie» : c’est ce que le président Maduro a répondu à un paysan des montagnes du Chocó (Colombie) invité à la Xème Rencontre d’intellectuels, artistes et mouvements sociaux en Défense de l’Humanité organisée à Caracas du 25 au 26 mars 2013.

Pour ce militant colombien, « l’héritage de Chavez, c’est la paix, l’amour pour la terre-mère, pour nous qui l’habitons. Chavez a toujours insisté sur l’harmonie qui doit exister entre l’homme, la femme et la nature. C’est pourquoi nous sommes venus à cette rencontre, pour vous dire que nous sommes en lutte, en résistance, que nous aimons la révolution bolivarienne et que nous voulons la liberté des peuples ».

Autre invité de l’assemblée de Caracas, l’anthropologue et sociologue mexicain Héctor Díaz Polanco, qui estime que «Chávez est le centre de l’innovation politique des deux dernières décennes. Même sur un plan mondial, il y a longtemps que nous n’avions eu un leader de cette envergure. Il avait pris de l’avance sur beaucoup d’intellectuels avec sa vision adéquate du thème de l’environnement qu’il développe dans son programme de gouvernement, le Plan Patria 2013-2019 (3) : protéger la vie, la biodiversité, garantir la nature et ses ressources pour les générations futures : une éthique trans-temporelle qui ne nous engage pas seulement pour la génération contemporaine mais pour celles à venir».

Pour le vice-président bolivien Álvaro García Linera, présent lui aussi à la Xème Rencontre, Hugo Chávez “fut un parapluie pour que s’éveille le continent, un mur de contention pour que puisse affleurer l’impulsion bolivarienne dans la région. Il a surgi comme une force, un tourbillon, un ouragan qui a fait bouger l’histoire, a fait émerger les potentiels de lutte nichés dans les peuples, chacun d’eux apportant sa particularité tout en recueillant la force révolutionnaire de Chávez. Nous vivons une géopolitique continentale inédite : l’Amérique Latine est la région du monde qui possède le plus de gouvernements progressistes. Nous n’avions jamais vécu cela. Les vénézuéliens se sont tournés vers le monde pour améliorer la vie de tous. Aujourd’hui nous ne percevons qu’une partie de l’héritage de Chavez : sa vérité est dans le futur”.

«Chávez nous a appris que les processus d’intégration ne se basent pas seulement sur des principes financiers mais aussi sur la construction de mécanismes sociaux».

Patricia Rodas, Secretaria de Estado en el despacho de Relaciones Exteriores de Honduras, interviene en el acto de clausura de la Cumbre de la Alianza Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América (ALBA), en el Palacio de Convenciones, en La Habana, Cuba, el 14 de diciembre de 2009. AIN FOTO/Marcelino VAZQUEZ HERNANDEZ

Patricia Rodas, Ex-Ministre des Affaires Étrangères du Honduras

Après les élections du 14 avril 2013, se tiendra à Caracas une réunion spéciale des pays membres de l’ALBA et de Petrocaribe (4) pour sceller l’accord de collaboration entre les deux mécanismes de solidarité et de complémentarité, et créer «une grande zone pour le développement économique, la croissance authentique de notre industrie, la capacité de produire des aliments » (Maduro).

Présente à Caracas, Patricia Rodas, ex-Ministre des Affaires Étrangères du président Zelaya déchu par un coup d’État militaire en 2009, a déclaré : «Chávez nous a appris que les processus d’intégration ne se basent pas seulement sur des principes financiers mais aussi sur la construction de mécanismes sociaux».

Le cas du Honduras est exemplaire. En août 2008, las de ne pas recevoir d’aide états-unienne, le président Zelaya (centre-droit) avait adhéré à l’ALBA pour affronter l’énorme pauvreté régnant dans la population. Il fut renversé en juin 2009 par des militaires soutenus par des États-Unis soucieux de défendre leur arrière-cour (dans le même sens Wikileaks a révélé les efforts de Washington pour contrer l’aide du Venezuela et de PetroCaribe à Haïti). La presse française fit preuve de complaisance envers ce coup d’État qui remit le Honduras à l’heure des privatisations, des transnationales et des «assassinats sélectifs» de journalistes et de militants de mouvements sociaux. Dans le journal «Libération», Gérard Thomas alla jusqu’à mettre en doute l’existence du coup d’État et à critiquer le président Zelaya pour « avoir joué avec le feu » en adhérant à l’ALBA. (5)

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« Nous allons revenir dans l’ALBA, nous tourner vers la CELAC, le Brésil, vers le Vénézuéla » Manuel Zelaya, ex-président du Honduras.

Quatre ans plus tard, en mars 2013, le parti hondurien LIBRE (Liberté et Refondation), né de la résistance populaire au coup d’État, annonce qu’en cas de victoire aux prochaines présidentielles, le Honduras redeviendra membre de l’Alliance Bolivarienne des Peuples de l’Amérique (ALBA) : « La situation économique du pays a atteint une gravité sans précédent dans notre histoire. Nous n’avons jamais atteint un tel degré de détérioration des finances publiques, d’augmentation de la pauvreté et de manque de production et d’emploi au Honduras » a déclaré l’ex-président Zelaya. « La population ne mange pas de ciment mais des haricots, du maïs. Elle exige que soient résolus les problèmes de famine, de pauvreté et de manque de travail. La position de notre candidate Xiomara Castro est claire : nous allons revenir vers le Brésil, vers le Venezuela, vers des mécanismes de solidarité latino-américaine come l’ALBA, la CELAC, Petrocaribe et d’autres instances d’intégration continentale. Nous allons récupérer ce que nous avons perdu depuis le coup d’État » (6)

Après les récents rapports d’organismes de l’ONU – comme la CEPAL (commission d’études économiques et sociales en Amérique Latine) ou de la FAO (agriculture et alimentation mondiales) – faisant l’éloge du gouvernement bolivarien pour la réduction des inégalités, la croissance économique, la souveraineté alimentaire, c’est un autre organisme des Nations-Unies, le PNUD (développement mondial) qui vient de saluer le travail accompli par Hugo Chavez. Le 18 mars 2013, le représentant du PNUD au Venezuela Niky Fabiancic a remis au président Maduro le rapport intitulé «l’ascension du Sud» selon lequel le Venezuela est devenu «un des pays du monde possédant les plus hauts coefficients de développement humain, au-dessus du Brésil, de la Colombie et de l’Équateur» (7). Niky Fabiancic a déclaré à cette occasion : « Ce thème était très cher au Président Hugo Chávez, il a lutté pour cet objectif toute sa vie, pour le progrès humain. Il a lutté infatigablement pour le bien-être de son peuple, pour protéger les pauvres et pour promouvoir la cause de l’unité des peuples de l’Amérique Latine et des Caraïbes ». (8)

Thierry Deronne, Caracas, 26 mars 2013

avec AVN, Ciudad Caracas, Correo del Orinoco. pnud1

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Notes :

  1.  Outre l’Uruguay ont déjà souscrit au S.U.C.R.E. : le Venezuela, Cuba, Antigua et Barbuda, la Bolivie, la Dominique, le Nicaragua, San Vicente et les Granadines, et l’Équateur.
  2. L’unité de l’Amérique Latine s’exprime également ce 26 mars 2013 dans la rencontre du Ministre des Affaires Étrangères argentin Héctor Timerman avec le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et avec le président du Comité de Décolonisation de l’ONU, Diego Morejón (Equateur). Au menu, le retour des île Malouïnes sous la souveraineté argentine. Pour cette réunion le chancelier argentin est accompagné par les Ministres des Affaires Étrangères Bruno Rodríguez (Cuba), Luis Almagro (Uruguay), et José Beraún Aranibar (vice-ministre, Pérou), respectivement représentants de la Communauté des États d’Amérique Latine et des Caraïbes (Celac), du Marché Commun du Sud (Mercosur) et de l’Union des Nations Sud-Américaines (Unasur). Jusqu’ici le Royaume-Uni colonise et occupe miltairement ce territoire pour ses ressources, notamment pétrolières, et fait la sourde oreille aux résolutions de l’ONU qui l’invitent à négocier avec l’Argentine.
  3. Hugo Chávez Frías, « Plan Patria 2013-2019″ : programme repris et soumis aux électeurs par le canididat bolivarien Nicolas Maduro pour les présidentielles du 14 avril 2013. Texte complet : http://venezuelainfos.files.wordpress.com/2012/10/programme-de-chavez-2013-2019-texte-integral1.pdf
  4. Créée par le président Chavez, l’alliance Petrocaribe bénéficie à 22 pays de toute la zone caraïbe et centraméricaine - certains très pauvres comme Haïti ou le Honduras - en leur permettant d’acquérir du pétrole à un prix préférentiel. Petrocaribe a reçu de nouvelles demandes d’adhésion du Salvador, du Panamá et du Costa Rica. Le dernier pays en date à adhérer fut le Guatemala.
  5. Signe de la dérive des médias français : alors qu’en 1973 la presse parisienne défendait la démocratie face au coup d’État de Pinochet, en 2009 elle trouve des arguments pour justifier un coup d’État militaire. Voir l’analyse d’ACRIMED, par Henri Maler : http://www.acrimed.org/article3178.html
  6. Source : le Blog de Giorgio Trucchi http://nicaraguaymasespanol.blogspot.com/2013/03/honduras-partido-libre-ataca-politica.html
  7. Voir le site du PNUD – Venezuela : http://www.pnud.org.ve/
  8. Par comparaison, de 1995 à 2012, dans le même rapport du PNUD, la France a perdu 18 places au sein du classement mondial du Développement Humain, ce qui représente quasiment un recul d’un rang tous les ans. Lire « La France en route vers le tiers monde »  http://www.legrandsoir.info/la-france-en-route-vers-le-tiers-monde.html

URL de cet article : http://venezuelainfos.wordpress.com/2013/03/26/les-bolivariens-en-campagne-ne-croient-pas-aux-larmes-ii/

 

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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 20:06

"Sur les eaux noires du fleuve", dernier ouvrage de  Maurice Lemoine qui était notre invité au colloque du 4 février 2012 à Annecy.  Il nous y a présenté la situation latino-américaine et expliqué le combat qu'il mène  au côté des Cinq cubains injustement emprisonnés aux Etats-Unis (ouvrage : 5 cubains à Miami aux Editions Don Quichotte)

 

 

22 mars 2013

Maurice LEMOINE

Plus de six décennies de conflit armé affectent la Colombie, pays considéré, d’un point de vue formel, comme une démocratie. Aux guérillas nées en réaction à la violence structurelle et à l’injustice sociale a répondu une épouvantable répression.

En cette année 2002, le gouvernement a rompu les négociations avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie. Ces terribles FARC viennent d’enlever Ingrid Betancourt. L’élection présidentielle se profile, dont est favori un dur, un certain Álvaro. De l’étranger, les journalistes arrivent à Bogotá.

Loin de la capitale, entre des rives envahies par la forêt, coule un fleuve. Egarée dans l’exubérance de ce fouillis végétal, végète une petite agglomération amphibie construite sur pilotis : Vistabonita. De pleines embarcations de guérilleros y accostent régulièrement. Ils vont et viennent au cœur du village, fixent le cours de la coca, prônent la révolution. Certains habitants fraternisent, comme Estefania, l’institutrice, ou Camilo et Juan Carlos. D’autres non – posez donc la question au maire Petro, à don Pablo ou à Velásquez, le patron de la cantina –, exaspérés par les méthodes des insurgés. Manuel le raspachine, lui, cultive la coca, sans trop se soucier de savoir à qui profite le trafic de la cocaïne : il est amoureux de Jenny, la petite guérillera qui a troqué son balai et une vie de misère contre une AK-47.

Ainsi va la vie, dans ce hameau où les familles se connaissent, s’apprécient, mais aussi se surveillent et se haïssent parfois. Jusqu’à ce qu’éclate la terrible nouvelle : « Du nord déboulent les paramilitaires ! Les pue la mort nous foncent droit dessus ! »

Les journalistes enquêtent – ou font semblant. Le gouvernement et les élites de ce pays sont-elles aussi démocratiques qu’elles le prétendent ? Qui sont et que font les paramilitaires ? Les guérilleros des FARC sont-ils de simples « terroristes » sanguinaires doublés de narcotrafiquants ?

A l’heure où, à La Havane, les représentants du président Juan Manuel Santos et les comandantes des FARC ont entamé un dialogue de paix, Sur les eaux noires du fleuve, nous fait vivre, de l’intérieur, avec un très grand réalisme, car écrit par un spécialiste, au cœur de cette guerre sans merci.

Sur les eaux noires du fleuve
Maurice Lemoine
478 pages - 20 euros

Éditions Don Quichotte http://www.donquichotte-editions.com/fiction/sur-les-eaux-no...

 

Maurice Lemoine :

Né (à peu près) au milieu du XXe siècle, fils d’un chauffeur de taxi prématurément disparu et d’une mère (initialement) femme au foyer, Maurice Lemoine a connu la trajectoire de nombreux jeunes « prolos » de la banlieue parisienne : vie en cité HLM, sortie du système scolaire assez précipitée (CEP, CAP), sport de compétition (cyclisme et athlétisme), service militaire musclé (au sein d’un bataillon parachutiste).

Fort heureusement, grâce à sa mère, il a grandi dans une maison pleine de bouquins, en compagnie de John Steinbeck, William Faulkner, Ernest Hemingway, Albert Londres, Blaise Cendrars, Lucien Bodard, Jack London, Joseph Conrad, Georges Arnaud et bien d’autres, ainsi, cela va de soi, que de Spirou et de Tintin reporter (ce qui lui a donné quelques idées).

Avant d’oser s’essayer au journalisme, il n’en a pas moins exercé tous les métiers (ou presque, n’exagérons rien) : typographe, démarcheur d’assurances au porte-à-porte, distributeur de prospectus, vendeur de (très peu de) machines à écrire, représentant de commerce (particulièrement non doué), homme de ménage dans un Prisunic (technicien de surface, selon l’actuelle dénomination), employé de bureau, veilleur de nuit dans un Club Méditerranée, chauffeur de camion, opérateur-pupitreur, ingénieur commercial, homme de piste à l’aéroport d’Orly, etc. Il a également vécu un an et demi en brousse, au Gabon, comme « Volontaire du progrès » (ce qui lui a laissé entrevoir l’existence de la FrançAfrique) et un an dans un kibboutz (ce qui lui a permis de découvrir l’existence des… Palestiniens). C’est néanmoins un premier voyage de sept mois en Amérique centrale, en 1973, avec 7 000 francs dans la poche (disons 1 000 euros), qui a marqué un infléchissement dans cette vie aux apparences de foutoir passablement désorganisé.

URL de cet article 19864
http://www.legrandsoir.info/sur-les-eaux-noires-du-fleuve.html
 
 
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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 19:54

23 mars 2013

Jean-Guy ALLARD

18 Mars 2013 - Les révélations faites par le président en charge du Vénézuéla, Nicolás Maduro, autour d’un complot destiné à assassiner l’opposant Henrique Capriles confirment des informations provenant de Miami et indiquent comment les anciens hauts représentants des États-Unis, Otto Reich et Roger Noriega, tous deux liés à la CIA, se sont concertés avec l’extrême droite vénézuélienne pour fomenter un plan destiné - entre autres - non seulement à éliminer Capriles, mais encore à en faire un "martyre" en accusant du crime le gouvernement du Vénézuéla.

En fabriquant à l’opposition son "martyre", les conspirateurs cherchent à lui créer un motif de mobilisation et, surtout, cherchent à créer un prétexte pour encourager un climat de violence et de déstabilisation totale. Objectif final : essayer d’empêcher la tenue des élections présidentielles du 14 Avril prochain, ou au moins mettre en cause leur validité. Élections au cours desquelles - tout le monde le reconnaît - il leur sera impossible de mettre en déroute les forces chavistes.

L’ex ambassadeur de Caracas, Reich, a contribué activement au retour aux États-Unis du terroriste Orlando Bosch, responsable de la destruction en plein vol d’un avion civil cubain.

Reich, ce fils Cubain d’un Autrichien qui a trouvé refuge à Cuba après avoir collaboré avec les Nazis - ce qui pourrait expliquer son mépris viscéral de Capriles - est depuis longtemps membre du cercle des amis intimes du terroriste Posada Carriles, lequel a une grande expérience en conspiration. Ils ont œuvré ensemble pendant des années autour de plans en tous genres pour tenter de renverser la Révolution Cubaine et d’éliminer physiquement son leader Fidel Castro.

Dans les années 80 ils firent tous deux partie de l’opération lancée par l’administration Reagan contre le gouvernement sandiniste du Nicaragua qui devait finir par le scandale Iran-Contra.

Alors qu’il était assistant au Secrétariat d’État du gouvernement de George W. Bush, Reich s’est chargé personnellement des négociations avec la présidente du Panamá, Mireya Moscoso, pour obtenir la libération de Posada Carriles et des autres terroristes emprisonnés dans ce pays d’Amérique Centrale, afin d’essayer d’assassiner lors d’un sommet Ibéro-américain celui qui était alors le président de Cuba, Fidel Castro.

Après le triomphe électoral de Hugo Chávez aux élections présidentielles de 1998 au Vénézuéla et la radicalisation ultérieure du processus révolutionnaire dans ce pays, renverser le gouvernement bolivarien devint une obsession maladive pour Reich et pour les intérêts de l’extrême droite des États-Unis liée aux grands monopoles pétroliers qu’il représentait.

Ce fut précisément Reich qui, depuis son poste au Département d’État sous l’administration Bush, a eu l’idée du coup d’état contre le Président Chavez en Avril 2002.

A ce que l’on a su après, Reich a rendu responsables de l’échec de cette tentative de coup d’état les divisions et divergences qui existaient entre les militaires complotistes, et il déplorait qu’ils ne soient pas parvenus à se mettre d’accord dès le début aussitôt qu’il a été décidé d’éliminer le président du Vénézuéla comme lui-même l’avait dit.

Après cela, Reich a été d’une manière ou d’un autre impliqué dans plusieurs plans de tentatives d’attentats contre le président bolivarien, avec la complicité de la CIA, de l’extrême droite vénézuélienne et des groupes terroristes qui résidaient aux États-Unis.

Reich et ses amis ont du se rendre à l’évidence selon laquelle la tant désirée disparition physique du leader de la révolution bolivarienne n’a pas conduit comme ils l’espéraient à la déroute de ce processus. Au contraire, Chavez est devenu un ennemi beaucoup plus dangereux et difficile à affronter.

Il est devenu un symbole vénéré par des millions de Vénézuéliens, et toute tentative pour attaquer son image équivaut en ce moment à un suicide politique.

Face à cette situation, les secteurs de l’opposition vénézuélienne et ceux qui la dirigent depuis Washington sont plus déconcertés qu’ils ne l’ont jamais été. De toute évidence, ils ne savent pas comment faire face à la réalité nouvelle. Leurs différences et contradictions internes deviennent chaque jour plus inconciliables.

Paradoxalement, c’est Capriles lui-même qui, avec ses déclarations offensantes le jour où il a annoncé sa candidature et avec le rejet qu’elles provoquèrent, a contribué à accélérer ces plans.

"S’il y a quelque chose sur quoi tout le monde est d’accord, c’est que le candidat de l’opposition n’a pas une "âme de martyre", commente depuis Washington un analyste proche de la question. "Je me risquerais seulement à conseiller à Capriles qu’il soit prudent dans ses actions provocatrices et irresponsables. Et qu’il se rappelle que pour ses amis de l’extrême droite et ses mentors du Nord, tout est bon pour atteindre les objectifs qui vont dans le sens de leurs intérêts."

Jean Guy Allard

Source : www.aporrea.org/actualidad/n225194.html

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http://www.legrandsoir.info/venezuela-aucun-doute-otto-reich-etait-bien-derriere-le-plan-d-attentat-visant-capriles.html
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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 19:10

mardi 19 mars 2013

 

 
Ce sera en novembre prochain que les élections présidentielles se réaliseront au Chili. Nous savons tous et toutes que Washington ne veut pas perdre, pour une seconde fois, le plein contrôle de cette partie du continent sud-américain. On se souviendra de l’élection du vrai socialiste, Salvador Allende, en 1969, qui leur avait fait perdre, pour la première fois, le contrôle politique du pays. Ça n’aura duré qu’un peu plus de trois ans, le temps de préparer Pinochet et la machine infernale de la déstabilisation, pour reprendre en main la démocratie par un coup d’État militaire et une répression humanitaire dont des dizaines de milliers de Chiliens et Chiliennes se souviendront toute leur vie. Par contre, les victimes des tortures et des balles de fusils bien entretenus par l’armée ne sont plus là pour se souvenir.

De 1973 à 1990, ce fut le règne de la « démocratie autoritaire » pour reprendre l’expression inventée de toutes pièces par Pinochet lui-même. Pour faire suite au référendum de 1988, Pinochet se résigna à laisser la place, confiant en la constitution élaborée à son image et ressemblance et promulguée le 11 septembre 1980, pour assurer la continuité de sa démocratie. Cette constitution est toujours, sauf quelques amendements mineurs réalisés au cours des ans,  celle qui définit la vie politique, économique et sociale du pays. Ni le socialiste Lagos (2000-2004), ni la socialiste Michelle Bachelet ne sont intervenus pour reformater cette constitution à l’image du peuple.

Depuis le départ de Pinochet, les cartes de Washington ont été jouées de façon à garder son emprise sur les gouvernements qui lui ont succédé. Ce furent d’abord deux présidents du parti démocrate chrétien (Tomic et Frei) allié traditionnel de Washington. Par la suite, ce fut l’arrivée de deux socialistes (Ricardo Lagos et Michelle Bachelet) qui prirent la relève dans le cadre d’une coalition. Depuis 2009, c’est le représentant de la droite chilienne, proche des politiques de Pinochet, Sébastian Pinera, qui assume cette fonction de président.

Le Chili est au nombre des dix pays au monde où les écarts de revenus entre les riches et les pauvres sont les plus élevés. Dans un rapport des Nations Unies, on peut y lire que « cette inégalité est difficilement rattrapable. De nos jours, les 20 % des plus riches du pays gagnent 14,3 fois ce que reçoivent les 20 % des plus pauvres. »
L’endettement de la population est également un des plus élevés. Les cartes de crédit se multiplient et avec leur usage, les Chiliens en viennent à la limite de l’endettement personnel. Il faut lire absolument ce petit article qui en dit long sur cette question souvent passée sous silence. 
Il ne fait pas de doute que le néolibéralisme y règne en maître. La consommation bat son plein, le peuple se bat pour répondre à ses obligations de crédit de sorte que le temps lui manque pour réfléchir et s’engager politiquement.

C’est dans ce contexte que le parti socialiste s’est affirmé en 2000 avec Ricardo Lagos et en 2004 avec Michelle Bachelet dans le cadre d’une coalition comme ce fut le cas pour Allende avec l’Unité populaire. À l’époque d’Allende, le parti socialiste visait des changements profonds dans la gestion des biens de l’État et de ceux du bien commun de l’ensemble de la société chilienne. C’est d’ailleurs pour avoir suivi cette voie qu’il y a eu un coup d’État militaire, qu’il y a laissé sa vie ainsi que l’ont fait des milliers de Chiliens et Chiliennes.
Avec l’arrivée du socialiste Ricardo Lagos et celle de Michelle Bachelet, nous entrons dans une nouvelle ère, celle de la démocratie, vêtue du socialisme, mais guidée par des fidèles au néolibéralisme. Dans les deux cas, ils ont plutôt servi le régime néolibéral avec ici et là quelques initiatives cosmétiques. Il ne fait aucun doute que Salvador Allende doit se retourner dans sa tombe, lorsqu’il regarde ces socialistes, genre sépulcres blanchis. Rien en eux, pour en faire des alliés surs du socialisme du XXIè siècle, tel que proposé par Chavez. Washington ne pouvait trouver mieux avec ces deux personnages pour assurer sous une couverture socialiste, les paradigmes du néolibéralisme.  

Ricardo Lagos a eu une carrière politique davantage dans la diplomatie internationale. Lui-même se définit moins comme un socialiste que comme un indépendant de gauche. Il est incorporé au groupe Forum2000 regroupant des hommes politiques et intellectuels, surtout de droite, pour soutenir et défendre la démocratie néolibérale, à savoir celle qui est au service des oligarchies et de l’empire.
Ricardo Lagos est un membre actif Forum2000 et participa au Forum2000 à Prague, en octobre 2007. Pour en savoir plus sur ce FORUM2000, je vous invite à aller directement au site qui en définit les objectifs et qui en indique les principaux partenaires.
Un Forum regroupant ce qu’il y a de plus représentatif des démocraties néolibérales, n’ayant rien à voir avec le socialisme qui en modifie les paradigmes. Ceux et celles qui participent à ces rencontres, sous l’égide de FORUM2000, sont des convaincus du système capitaliste, sous sa forme néolibérale. Pour eux, tous les moyens sont bons pour barrer la route à ceux et celles qui voudraient en modifier les paradigmes.

Je me permets de rappeler ici une anecdote de ce qui s’est passé à la rencontre du FORUM2000, à Prague, à l’automne 2007. À l’époque, Michaelle Jean, ex-journaliste de Radio-Canada, devenue par la grâce d’un premier ministre généreux, Gouverneure générale du Canada, fut invitée à présider la séance d’ouverture de ce Forum. En marge de ce forum, une rencontre privée, regroupant des membres haut placés de l’Administration étasunienne et de certains autres pays, s’est réalisé pour discuter d’un plan visant à faire échouer le référendum qui était en pleine opération au Venezuela et pour discuter de la manière de se défaire de Chavez.

Pour ceux que le sujet intéresse, je vous réfère à l’article que j’avais écrit à ce moment-là ainsi qu’à une lettre envoyée au premier ministre du Canada.
On se souviendra que Michelle Bachelet, alors qu’elle était présidente pro temporelle d’UNASUR, avait reçu le vice-président des États-Unis, Joe Biden, sans en informer ses collègues d’UNASUR et sans y inviter ceux et celles qui auraient souhaité y participer. Chavez, Morales, Correa furent ignorés.
Lorsque le roi d’Espagne, lors du XVIIe Sommet ibéroaméricain, réalisé au Chili, en novembre 2007, eut l’indécence de dire à Chavez de se la fermer, alors que ce dernier avait la parole, la socialiste Michelle Bachelet qui présidait cette rencontre se garda bien de rappeler au dignitaire qu’ici, les présidents peuvent s’exprimer comme ils l’entendent et qu’ils doivent être respectés. Elle n’en fit rien.

Si le peuple chilien ne prend pas note du détournement de sens donné au mot socialiste, il se retrouvera avec Michelle Bachelet comme présidente un peu comme le peuple français se retrouve, aujourd’hui, avec le socialiste François Hollande, véritable marionnette caricaturale de la volonté de Washington.
En Amérique latine, l’empire veut garder les territoires reconquis par des coups d’État militaires et poursuivre son action pour reconquérir ceux qui lui ont échappé.
Une louve déguisée en brebis est plus dangereuse qu’une louve à corps découvert.
Pour moi, l’élection de Michelle Bachelet à la présidence du Chili ne serait pas une bonne nouvelle. Nous savons que Pinera, l’actuel président, est un fervent défenseur et promoteur du néolibéralisme et personne n’en est surpris. Il s’est présenté sous ses véritables couleurs et le peuple l’a élu et ses collègues latino-américains le respectent.

Je prédis qu’avec Michelle Bachelet ça va être le trouble-fête dans les organismes d’intégration régionale. Les ressources en provenance de Washington ne lui manqueront pas, d’abord pour gagner la prochaine élection puis pour semer la bisbille dans la bergerie de la grande patrie. Son séjour aux Nations Unies lui aura donné le temps de bien apprendre sa leçon.
C’est un sentiment profond dont je n'arrive pas à me défaire.
Oscar Fortin
Québec, le 19 mars 2013
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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 15:14

 

Cette année, les élections parlementaires, qui ont lieu tous les cinq ans à Cuba, ont un enjeu très particulier. Le Parlement a, à son tour, élu son nouveau vice-président : Miguel Díaz-Canel, âgé de 52 ans seulement.

L’élection de Miguel Díaz-Canel s’inscrit dans la lignée des décisions prises par le Parti communiste cubain (PCC) en 2012 lors de son sixième congrès, au terme de nombreuses discussions avec la population. Le congrès a résolument opté pour un rajeunissement des cadres et la limitation à deux mandats consécutifs maximum pour les fonctions dirigeantes les plus importantes. La législation n’a pas encore été adaptée en ce sens, mais l’actuel président Raúl Castro, âgé de 81 ans, et réélu, a confirmé que ce serait son ultime mandat.

Miguel Díaz-Canel, après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur en électronique, a travaillé comme professeur à l’université de Santa Clara. Cela fait près de trente ans qu’il a fait ses débuts dans la vie politique cubaine.

D’ingénieur à Premier ministre

En 2006, j’ai eu la chance de faire sa connaissance à l’occasion d’un événement organisé par l’association des journalistes cubains à Holguin. A l’époque, il était président provincial du PCC. Miguel Díaz-Canel est quelqu’un de particulièrement charmant et charismatique. Il avait alors expliqué avec un enthousiasme communicatif les points forts de la province Holguin, l’une des plus peuplées et des plus industrialisées du pays.

Avant son mandat à Holguin, Díaz-Canel était déjà président du parti dans la province de Villa Clara. En 1991, il est élu au Comité central du parti. En 2003, peu de temps après son élection comme président de parti pour la province de Holguin, il fait son entrée au bureau politique du PCC, et devient même le plus jeune membre à en faire partie. En 2009, Díaz-Canel devient ministre de l’Enseignement supérieur et en 2012, il est élu vice-président du Conseil des ministres.

Le 24 février dernier, le Parlement cubain fraîchement élu a tenu sa première assemblée avec à l’ordre du jour l’élection du conseil d’État et la nomination du Conseil des ministres. C’est le conseil d’État qui gouverne le pays entre les assemblées du Parlement, et le président du conseil d’État est le président du pays, même si à Cuba ce terme a une signification tout à fait différente de celle des autres régimes présidentiels occidentaux. Le premier vice-président du conseil d’État, Miguel Díaz-Canel en l’occurrence, est également la personne qui, le cas échéant, reprendra à sa charge les tâches du président. Comme ce fut le cas en 2006, lorsque Fidel Castro est tombé gravement malade et que ses tâches ont été assumées par le premier vice-président de l’époque, à savoir Raúl Castro. Díaz-Canel conserve sa fonction de vice-président du Conseil des ministres.

A Cuba, le Parlement exerce réellement un pouvoir

Le système administratif cubain, appelé Poder Popular (Pouvoir populaire), est difficilement comparable au nôtre, à commencer par le pouvoir du Parlement élu. Chez nous, le pouvoir est aux mains du gouvernement composé des partis qui ont remporté les élections. A Cuba, ce sont les citoyens eux-mêmes, et non le parti, qui proposent les candidats qui figurent sur les listes électorales, soit directement soit via les organisations sociales. Les parlementaires et les conseillers provinciaux sont élus lors des élections parlementaires et provinciales. Pour être élu, un candidat doit remporter au moins 50 % + 1 des voix.

Tout comme lors des précédentes élections parlementaires, plus des deux tiers du Parlement cubain ont changé de visage. Ainsi, le nouveau Parlement est composé à près de 49 % de femmes et 38 % de gens de couleur. La moyenne d’âge est de 48 ans et les membres sont un réel miroir de la population : ouvriers, enseignants, étudiants, médecins, scientifiques, techniciens et agriculteurs, mais aussi dirigeants religieux, artistes et écrivains. Le conseil d’État est composé à 42 % de femmes et 38 % de gens de couleur. 61 % sont nés après la révolution. La moyenne d’âge se situe autour des 57 ans.

Cuba poursuit sa politique de rajeunissement et de rénovation de ses cadres dirigeants. Comme l’a dit Raúl Castro : « Notre plus grande satisfaction, c’est la sérénité et la confiance que nous ressentons en inculquant aux nouvelles générations la responsabilité de poursuivre la construction du socialisme ».

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 15:15
Capriles offense les endeuillés
Modaira Rubio, Barinas

Le chef de l’opposition Henrique Capriles Radonski, dimanche dernier à Caracas
Foto : Carlos Garcia Rawlins / Reuter

Les élections du 14 avril prochain au Venezuela verront s’affronter l’actuel président en exercice, Nicolás Maduro, et le candidat de l’opposition, Henrique Capriles Radonski. Lundi 11 mars, ils ont déposé officiellement leur candidature à la succession de Hugo Chávez, décédé le 5 mars dernier, auprès du Conseil national électoral (CNE).

L’opposition, regroupée au sein de la « Table d’unité démocratique » (MUD), n’a convoqué ni assemblées ni réunions pour désigner son représentant. C’est par un simple twitt qu’elle a offert à Capriles d’être à nouveau candidat à la présidence. Le gouverneur de l’Etat fédéral de Miranda l’avait déjà été lors des élections du 7 octobre dernier, mais il avait été nettement distancé par Hugo Chávez. C’est aussi sur twitter que Capriles a répondu qu’il demandait un délai de réflexion, annonçant qu’il ferait part de sa décision dimanche soir. Auparavant, l’aile extrémiste des opposants au gouvernement avait exigé le renoncement à la désignation d’un candidat et le boycott des élections.

Pourtant, Capriles a accepté d’être désigné, tout en mettant en doute l’action du CNE et de la Cour suprême lors d’une allocution à Caracas. Il en a aussi profité pour tenir des propos infamants à l’égard de la famille du président décédé. Ainsi, il a soutenu que Chávez ne serait pas mort le mardi précédent, mais déjà en décembre. Ses proches auraient fait tout un « cirque » autour de son cadavre dans le but de permettre au gouvernement de gagner du temps. En plus, il a demandé à Maduro s’il avait « appris à pleurer dans des cours de théâtre à Cuba ». En effet, lors de ses apparitions officielles ces derniers jours, le président en exercice n’a souvent pas pu retenir ses larmes. Capriles a appelé le « peuple chaviste » qui occupe la rue à rentrer à la maison : « Chávez n’est plus là, et personne ne pourra vous le rendre. Pour moi, qui suis croyant, c’était la décision de Dieu. »

Les déclarations de Capriles ont suscité colère et indignation dans les files, longues de plusieurs kilomètres, de tous ceux qui souhaitent se recueillir devant le cercueil ouvert du Comandante exposé à l’académie militaire. Maduro a donc été contraint d’appeler les gens à ne pas céder aux provocations. La déclaration du candidat de l’opposition visait à provoquer le chaos et attiser la violence. On évalue à plus de cinq millions le nombre des Vénézuéliens qui ont déjà passé devant le cercueil de Chávez ou ceux qui sont encore en marche. La famille de Chávez a déclaré qu’elle étudiait la possibilité de déposer plainte contre Capriles.

Quelques heures auparavant, le parti communiste du Vénézuela (PCV) avait annoncé son soutien à Maduro. La conférence nationale convoquée en urgence, un « petit congrès », a décidé à l’unanimité de désigner le chef d’Etat en exercice comme candidat. Elle a souligné l’enracinement dans la classe ouvrière de l’ancien conducteur de bus et syndicaliste ainsi que ses succès dans la politique internationale du Vénézuela au cours des six ans où il a été ministre des affaires étrangères. Maduro, qui était arrivé au siège du comité central du PCV en compagnie de nombreux ministres, a commenté sa désignation dans un discours émouvant, soulignant, les larmes aux yeux : « Je ne suis pas Chávez, je suis un fils de Chávez ». Il a demandé aux communistes de le soutenir et de l’accompagner moralement dans la poursuite de la construction du socialisme. Il a rendu hommage à l’histoire « presque parfaite » du PCV, auquel personne ne peut reprocher ni corruption ni implication dans des affaires néfastes pour le pays : « Dire de quelqu’un qu’il est un communiste, c’est dire de lui qu’il est honnête et modeste. »

Article original : http://www.jungewelt.de/2013/03-12/002.php

Traduction DG pour le Grand Soir

URL de cet article 19733
http://www.legrandsoir.info/venezuela-le-candidat-de-l-opposition-attaque-la-famille-de-hugo-chavez-jungewelt.html

 

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 07:56
12 mars 2013
« En dépit des discours sur l’unité de l’Amérique latine, le chavisme a nui à l’intégration régionale », affirme Paulo A. Paranagua dans « Le Monde » du 7 mars. Une assertion à comparer aux témoignages et réactions des différentes figures politiques latino-américaines suite à la mort du commandante Hugo Chávez, le 5 mars dernier…

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Antigua-et-Barbuda (membre de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique ; ALBA)

« La contribution de Chávez au développement d’Antigua-et-Barbuda et des Caraïbes en général ne sera jamais oubliée. Les Caraïbes ont une dette de gratitude envers le Venezuela pour avoir partagé avec elles un fils de la terre, dont l’imposante présence physique n’avait d’égale que l’intelligence exceptionnelle et la compassion. »
Winston Baldwin, premier ministre.

Argentine

« C’est le meilleur ami qu’a eu l’Argentine lorsque personne ne nous tendait la main. (…) Les hommes comme Chávez ne meurent jamais. Il vit et il vivra dans chaque vénézuélien et vénézuélienne qui ont cessé d’être invisibles et sont devenus protagonistes [de leur histoire]. Cet homme leur a ouvert l’esprit. Personne ne pourra le leur refermer, jamais. Avant de repartir [en Argentine], je me suis approchée et, sans le regarder, j’ai touché le drapeau posé sur le cercueil. (…) Ne vous l’ai-je pas dit : Chávez est vivant. Pour toujours. »
Cristina Fernández de Kirchner, présidente.

Bolivie

« Nous sommes blessés par le décès du frère, du compagnon Hugo Chávez, mon frère solidaire, mon compagnon révolutionnaire, latino-américain qui a lutté pour la “grande patrie” comme le fit Simón Bolívar en donnant sa vie pour la libération du peuple vénézuélien. Je regrette de dire que les oligarchies impériales sont sûrement en train de faire la fête, que les médias et l’opposition à Chávez ont démontré leur inhumanité, leur incapacité de respecter un patient et un peuple qui souffrent. Mais, tant pis, le plus important est que nous luttons pour cette libération pour laquelle a lutté Chávez. Et les peuples qui luttent pour leur liberté sont aujourd’hui unis : c’est le plus important. Chávez demeurera présent dans toutes les régions du monde, parmi tous les mouvements sociaux, pour accompagner ces grands processus de changement, de construction de l’égalité, après tant d’années de soumission et de pillage. »
Evo Morales, président.

Brésil

« Le gouvernement brésilien n’était pas toujours entièrement d’accord avec le président Chávez (…) mais [celui-ci] laissera un vide dans le cœur de l’histoire et dans les luttes de l’Amérique latine. Je le regrette en tant que présidente et en tant que personne qui avait une grande tendresse pour lui. »
Dilma Rousseff, présidente.

« C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai reçu la nouvelle du décès du président Hugo Chávez. Je suis fier de l’avoir côtoyé et d’avoir travaillé avec lui pour l’intégration de l’Amérique latine et pour un monde plus juste. Compañero Chávez : si tu n’existais pas, tu devrais naître à nouveau parce que le monde a besoin de dirigeants comme toi ! »
Luiz Inácio Lula da Silva, ex-président.

Chili

« J’ai eu l’honneur de travailler avec le président Chávez à la création de la première communauté qui regroupe tous les Etats d’Amérique latine et des Caraïbes [la Celac] et à travers laquelle il a montré un véritable engagement en faveur de l’intégration latino-américaine. »
Sebastián Piñera, président.

Colombie

« L’obsession qui nous unissait, et qui a été la base de notre relation, était la paix de la Colombie et de la région. Si nous avons avancé dans un processus solide de paix, avec des progrès clairs et concrets, des avancées comme jamais il n’y en avait eu avec la guérilla des FARC [Forces armées révolutionnaires de Colombie], c’est aussi grâce au dévouement et à l’engagement sans limites du président Chávez et du gouvernement vénézuélien. (…) Il disait que c’est ce que voulait Bolivar, et il avait raison. »
Juan Manuel Santos, président.

Costa Rica

« Je ne suis pas venue [aux funérailles] pour donner mon avis sur l’organisation de la succession au président Chávez. Notre présence est une marque de solidarité, de tendresse et d’estime pour le peuple vénézuélien en ce moment de douleur. »
Laura Chinchilla, présidente.

Cuba

« Le président Chávez est parti invaincu, est parti invincible, est parti victorieux et cela, personne ne pourra le lui enlever, c’est gravé dans l’histoire, dans l’histoire de son pays, de notre pays, des Caraïbes, de toute l’Amérique latine et de bien d’autres parties du monde. »
Raúl Castro, président.

La Dominique (membre de l’ALBA)

« Je décrète le deuil national à la Dominique. Avec Chávez, nous avons perdu un grand collègue, un père, un frère et un ami. »
Roosevelt Skerrit, premier ministre.

Equateur

« Hugo Chávez est mort pour la vie de son Venezuela adoré, de l’Amérique latine, d’une planète plus humaine et, pour cette raison, on ne peut dire qu’il est mort, il demeure plus vivant que jamais.

Le fait qu’un visionnaire aussi solidaire puisse être transformé en criminel donne une idée de la dictature médiatique en Occident. Nous, nous devons continuer à lutter pour cette Amérique latine en pleine libération. L’histoire donnera sa vraie place, sa vraie dimension à Hugo Chávez. »
Rafael Correa, président.

Guatemala

« Nous, les latino-américains, nous devons reconnaître que le président Chávez n’a pas été un chef d’Etat quelconque ; il a réussi à fonder l’ALBA, il a impulsé [l’accord pétrolier solidaire] Petrocaribe, la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes [Celac] et il a représenté le socialisme du XXIe siècle (…) Il a toujours été disposé à aider le Guatemala. »
Otto Pérez Molina, président.

Haïti

« Le Président Chávez était un grand ami d’Haïti. Plus qu’un ami, il était un frère pour nous. C’est avec beaucoup de respect que je m’incline devant la dépouille mortelle de ce grand homme. Il n’a jamais raté une occasion d’exprimer sa solidarité en faveur du peuple haïtien, dans ses situations les plus délicates. A travers le programme Petrocaribe, divers chantiers de développement durable ont démarré, des centaines de projets sont en cours d’exécution grâce à la coopération vénézuélienne. »
Michel Martelly, président.

Honduras

« Le président Chávez a été un leader extraordinaire, qui a lutté pour l’union des peuples latino-américains (…) Avec sa mort, l’Amérique latine perd un bon exemple et un homme qui a lutté pour l’inclusion sociale ; jamais le peuple vénézuélien n’en avait connu une comme celle dont il jouit aujourd’hui et ceci est un processus irréversible. »
Porfirio Lobo, président.

« Sa mort ne doit pas être vue comme un échec, mais comme une source d’inspiration pour tous les latino-américains qui luttent pour les principes et les valeurs éternelles (…) Chávez a été comme un frère qui a tendu la main au Honduras, entre autres à travers l’ALBA, en matière d’aliments, de réforme agraire, d’énergie grâce à Petrocaribe, et de solidarité. Bien peu de fois, dans l’histoire de ce pays, a-t-on vu quelqu’un d’aussi désintéressé et généreux que le leader vénézuélien. »
Manuel Zelaya, président renversé par un coup d’Etat le 28 juin 2009.

Mexique

« Devant la perte sensible d’un de ses chefs d’Etat, nous sommes venus, au nom du peuple du Mexique, exprimer nos condoléances ainsi que notre affection et notre solidarité au peuple vénézuélien. »
Enrique Peña Nieto, président.

Nicaragua

« Nous nous sentons plus engagés que jamais, nous sommes une seule famille, la famille vénézuélienne, la famille nicaraguayenne, la famille latino-américaine, la famille de la planète terre, nous sommes une seule famille, et le comandante Chávez a inspiré cette famille en direction de la solidarité, en direction de l’amour, en direction de la paix et, à partir d’aujourd’hui, il nous accompagnera dans ces luttes que nous allons continuer à mener. »
Daniel Ortega, président.

Panamá

« Il ne me reste qu’à présenter mes sincères condoléances à la famille d’Hugo Chávez. »
Ricardo Martinelli, président.

Paraguay

« Hugo Chávez appartient au patrimoine de l’Amérique latine et de la Caraïbe. Malgré son absence, la révolution bolivarienne est entre de bonnes mains, car elle est entre les mains du peuple vénézuélien qui, aujourd’hui, garantit les changements dans cette patrie. »
Fernando Lugo, président renversé par un coup d’Etat le 22 juin 2012.

Pérou

« Parler du président Chávez, c’est parler du futur, parce qu’il poursuivait le rêve de l’unité latino-américaine. Il a laissé un esprit libertaire aux prochaines générations. »
Ollanta Humala, président.

République dominicaine

« S’il fallait rebaptiser Hugo Chávez avec un nouveau nom, celui-ci serait Solidarité. »
Danilo Medina, président.

Saint-Vincent-et-les-Grenadines (membre de l’ALBA)

« C’est le Titan de l’Amérique latine et de la Caraïbe, un phare, une lumière brillante qui nous a illuminé dans notre recherche de la justice, de la paix, de la démocratie et de l’élévation de l’humanité, spécialement celle des pauvres, des défavorisés et des marginalisés. Sans lui, il n’y aurait pas eu Petrocaribe, ni l’ALBA, ni la Celac, ni, dans tous les domaines, les programmes bilatéraux. »
Ralph Gonsalves, premier ministre.

Salvador

« La mort de celui qui a été l’un des leaders latino-américains les plus forts et les plus populaires produira sans doute un vide politique, mais, surtout, dans le cœur des Vénézuéliens et des Vénézuéliennes. »
Mauricio Funes, président.

« Chávez est dans le cœur des peuples de son pays, de l’Amérique latine et de la Caraïbe. Le Venezuela a aujourd’hui une grande responsabilité, car il est le phare qui illumine l’Amérique latine et le monde. Il n’y a pas de marche arrière pour le Venezuela ; la voie à suivre est d’approfondir les grandes transformations révolutionnaires engagées par Chávez. »
Salvador Sánchez, vice-président.

Uruguay

« On regrette toujours la mort, mais quand il s’agit d’un militant de première ligne, de quelqu’un que j’ai un jour défini comme “le gouvernant le plus généreux que j’aie jamais connu”, la douleur a une autre dimension. »

« Ce qui restera vivant est la cause de Chávez. L’essentiel. Une œuvre d’intégration. Et nous allons continuer à suivre ce chemin, avec ses contradictions, ses marches et ses contre-marches. Mais il n’y aura aucune personnalité, à court terme, pour jouer le rôle symbolique [de Chávez] parce que, lorsque tombe un très grand arbre, il laisse un vide gigantesque. Il y a des hommes qui symbolisent des causes. Pour l’heure, la cause demeure et nous avons perdu le symbole (…) Mais le capital accumulé, débordant de richesse, permettra de dépasser ce moment. »
José Mujica, président.

Venezuela

Depuis son décès le 5 mars jusqu’au jour de ses obsèques, le 8, des centaines de milliers de Vénézuéliens, tristes, affectés, voire désespérés, mais vêtus de rouge et entonnant souvent des chants révolutionnaires, ont défilé dans Caracas et devant sa dépouille pour rendre hommage au comandante« Pour me recueillir vingt secondes devant son cercueil, témoigne Mme Nelly Rivas, depuis Caracas, j’ai fait neuf heures de queue. D’autres ont attendu deux jours. Ce matin, mes frères y sont allés et ont dû rebrousser chemin : tout était paralysé par des files d’attentes interminables de gens qui, avec toute la patience du monde, étaient disposés à attendre le temps qu’il faudrait pour lui faire leurs ultimes adieux. [1] »

A Paris, le 8 mars, jour des obsèques, interrogé dans les studios de BFM TV par le présentateur du journal qu’étonnaient ces files pouvant atteindre trois kilomètres, pour un caudillo attaqué sans répit par tous les médias, le journaliste « spécialiste du Venezuela » François-Xavier Freland fit une réponse qui restera dans les annales : « Oh, vous savez, dans cette foule, il y a beaucoup de curieux… »

Jour et nuit à Caracas, depuis le mercredi 6 mars 2013, une marche populaire, venue de tous les états du Venezuela, défile devant le corps du président. En une semaine on estime le nombre de visiteurs à 6 millions de personnes.

cola de noche

La nouvelle géographie de l’intégration
  • Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA). Née le 14 décembre 2004, à La Havane, à l’instigation des présidents Hugo Chávez et Fidel Castro (sous le nom d’« Alternative bolivarienne pour les peuples de notre Amérique »), l’ALBA a pour objectif de développer un mode d’intégration distinct du modèle économique néolibéral. Prônant la coopération, la solidarité, la complémentarité et le respect des souverainetés nationales, le duo initial Cuba-Venezuela a été rejoint par la Bolivie (2006), le Nicaragua (2007), le Honduras et l’île caribéenne de la Dominique (2008). Devenue ALBA/TCP (Traité de commerce des peuples) à l’initiative du président bolivien Evo Morales, puis « Alliance » bolivarienne en 2008, elle a reçu l’adhésion de l’Equateur, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines ainsi que d’Antigua-et-Barbuda. Lors de son sommet de Caracas (4 et 5 février 2012), elle a accueilli Sainte-Lucie et le Surinam, qui disposent désormais d’un statut d’invités spéciaux, et Haïti (observateur depuis 2007) de celui d’invité permanent. Le Honduras s’en est pour sa part retiré après le coup d’Etat de 2009 contre le président Manuel Zelaya.
  • Petrocaribe. Né le 29 juin 2005 à Puerto la Cruz (Venezuela), cet accord de coopération énergétique a initialement regroupé quatorze pays des Caraïbes et de l’Amérique centrale à qui, indépendamment de la couleur de leurs gouvernements, le Venezuela s’est engagé à livrer du pétrole à prix préférentiels et avec d’importantes facilités de paiement. L’initiative compte actuellement dix-huit membres : Antigua et Barbuda, les Bahamas, le Belize, Cuba, la Dominique, la Grenade, le Guatemala, le Guyana, Haïti, la Jamaïque, le Nicaragua, la République dominicaine, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, le Surinam et, bien sûr, le Venezuela (expulsé après le renversement du président Manuel Zelaya, le Honduras a manifesté le souhait de réintégrer l’organisation).
  • Union des nations sud-américaines (Unasur). Le 18 décembre 2004, durant le IIIe sommet sud-américain réuni à Cuzco (Pérou), les président des douze pays de la région ont signé la « Déclaration de Cuzco » à travers laquelle ils ont décidé de fonder une communauté des nations. Après deux autres réunions tenues en 2006 à Cochabamba (Bolivie) et en 2007 dans l’île de Margarita (Venezuela), le traité constitutif de l’Unasur a été signé à Brasilia, le 23 mai 2008, avant d’entrer en vigueur le 11 mars 2011 à Quito (Equateur). Première organisation régionale à s’être explicitement émancipée de l’influence des Etats-Unis, elle regroupe l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, l’Equateur, le Guyana, le Paraguay, le Pérou, le Surinam, l’Uruguay et le Venezuela.
  • Communauté des Etats latino-américains et caraïbes (Celac). Créée les 2 et 3 décembre 2011 à Caracas, l’organisation regroupe l’ensemble des Etats de la région, à l’exception du Canada et des Etats-Unis, et entend implicitement contrebalancer, sinon remplacer à terme, l’Organisation des Etats latino-américains (OEA) traditionnellement dominée par Washington. Le Paraguay en a été exclu après le coup d’Etat de 2012 contre le président Fernando Lugo et, signe d’une indépendance affirmée, elle est actuellement présidée par Cuba.
  • Banque du Sud. La Banque du Sud est née officiellement le 26 septembre 2009 à travers la signature de sa convention constitutive par l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, l’Equateur, le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela. Elle a pour objectif d’accorder des crédits aux pays membres de l’Unasur pour financer leurs développements économique, social et environnemental.
  • Conseil de défense sud-américain. Dans le cadre de l’Unasur, cette organisation d’échange d’informations militaires née le 9 mars 2009 regroupe l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, la Colombie, le Chili, l’Equateur, le Guyana, le Paraguay, le Pérou, le Surinam, l’Uruguay et le Venezuela.

Sources :

Sur le web VenezuelaInfos , Resumen latinoamericano, BBC Mundo, Alba TV, MAXImini.com, Prensa latina.

Médias : GTC Radio (Saint George ; la Grenade), RCN (Bogotá), Secrétariat de communication sociale de la présidence du Guatemala, El Heraldo(Tegucigalpa), Tiempo (Tegucigalpa), Granma (La Havane), Milenio (Mexico), Pagina 2 (Buenos Aires).

Notes

[1] Correspondance personnelle.

(2) Note de Venezuelainfos : l’aversion de P. Paranagua pour Hugo Chavez s’exprime par la technique de nier les faits les plus évidents dès qu’ils risquent de favoriser le Venezuela. Il y a quelques mois il avait réussi l’exploit d’attribuer l’initiative de créer la CELAC au Mexique, alors qu’en Amérique Latine même des personnalités très éloignées politiquement de Chavez comme Sebastian Piñera (Chili) ou Santos (Colombie) ne songeraient jamais à nier une évidence connue de tous ici : la création de cet organisme sur l’initative du Venezuela. P. Paranagua a écarté les récents rapports de la CEPAL ou de la FAO parce qu’ils placent le Venezuela en tête de la réduction régionale de l’inégalité et du développement de la souveraineté alimentaire. Lorsqu’il parle aujourd’hui du chavisme au passé, il occulte qu’un point principal du programme du candidat à la présidence Nicolas Maduro, favori des sondages, ministre des affaires étrangères de 2006 à 2013, est de redoubler les efforts de la politique intégrationniste, multipolaire, lancée il y a quatorze ans par le président Chavez.

URL de cet article : http://venezuelainfos.wordpress.com/2013/03/12/lamerique-latine-et-les-caraibes-saluent-le-principal-acteur-de-lunite-continentale-par-maurice-lemoine/

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11 mars 2013 1 11 /03 /mars /2013 20:45
La disparition du Président Hugo Chavez est une perte pour le monde arabe

Par Abdel Bari Atwan*

Chavez, qui était âgé de seulement 58 ans quand il est mort, a été un chef de file en Amérique latine qui a constamment pris parti pour les déshérités et les opprimés dans le monde. Dans le monde arabe, il a défendu la cause palestinienne, et il a été féroce dans sa condamnation de l’invasion et de l’occupation américaine de l’Irak.Le président vénézuélien était un de ces rares dirigeants socialistes venus au pouvoir par les urnes, et il a été plusieurs fois réélu malgré les tentatives américaines pour le renverser et ramener la droite au pouvoir.

Les Palestiniens n’oublieront pas comment il a manifesté son dégoût, en fermant l’ambassade d’Israël à Caracas, pour le traitement qu’Israël leur inflige. Il a constamment appelé Israël à se retirer de tous les territoires occupés.

Le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas a eu raison de dire que la cause palestinienne a perdu un de ses plus fidèles soutiens, en particulier à un moment où de nombreux pays arabes ont sur cette question, cédé aux diktats américains.

Hugo Chavez a été une épine dans le flanc de l’Amérique et il a réussi à créer un front uni de courageux dirigeants socialistes en Amérique latine - des hommes de la même génération que lui, dont Evo Morales de Bolivie, âgé de 53 ans, et Rafael Correa, le président équatorien âgé de 49 ans.

Dans le monde arabe, il a été considéré avec une certaine ambivalence en raison de son soutien ouvert pour les dictateurs Mouammar Kadhafi et Bachar al-Assad, et ses rapports étroits avec l’Iran. Chavez n’était pas ennemi du Hezbollah - il a défendu le groupe radical dans son combat contre les troupes israéliennes au sud du Liban en 2006.

Chavez a été l’un des critiques les plus fervents de l’intervention de l’OTAN en Libye.

Pourtant, les dirigeants arabes faisaient la queue pour être vus avec Chavez et se faire photographier avec lui.

Il est honteux que la plupart de ces dirigeants se soient débrouillés pour ne pas assister aux funérailles hors du commun de vendredi. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad est le seul dirigeant du Moyen-Orient à y avoir assisté.

Même si ces dirigeants arabes maintenaient une sorte d’hostilité envers Chavez en raison de ses positions politiques, ils auraient pu assister à ces funérailles par simple solidarité avec le peuple vénézuélien.

Les États-Unis doivent être contents de voir Chavez disparaître, après deux ans de lutte contre le cancer et malgré un traitement intensif de chimiothérapie à Cuba. Obama n’a pas tardé à proposer sa coopération avec le prochain président du pays.

Sans aucun doute, les gouvernements occidentaux espèrent qu’avec la mort de Chavez, l’influence du socialisme dans certaines parties de l’Amérique latine diminuera.

La presse britannique et américaine (en particulier les organes proches de l’État, comme la BBC) ont scrupuleusement accolé à chaque information sur les millions de gens du peuple pleurant la perte de leur chef bien-aimé, de la mise en garde : « tout le monde ne réagit pas comme cela à propos de Hugo Chavez ». Il est normal que dans toute démocratie il y ait une opposition politique. Mais il n’avait pas été jugé nécessaire de mentionner que « tout le monde ne réagit pas comme cela à propos de Ronald Reagan » lors de la couverture médiatique de ses funérailles nationales en 2004.

Les Arabes ont perdu un ami courageux - il s’était rangé à leurs côtés contre l’OPEP pour fixer des prix du pétrole plus justes, et il s’était toujours opposé à la guerre américaine en Irak et à l’agression continue d’Israël sur les territoires occupés et la bande de Gaza.

Que Dieu bénisse Hugo Chavez, héros des pauvres et des opprimés. Nous pouvons trouver une consolation en voyant son héritage si profondément enraciné dans les cœurs de millions de Latino-américains, et dans les peuples à travers le monde.

 Source

* Abdel Bari Atwan est palestinien et rédacteur en chef du quotidien al-Quds al-Arabi, grand quotidien en langue arabe édité à Londres. Abdel Bari Atwan est considéré comme l’un des analystes les plus pertinents de toute la presse arabe.

Abdel Bari Atwan
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